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Infodoc : Article
Titre Sédation palliative et sédation terminale
Auteurs SAINTON Jérôme
Contenu dans MEDECINE PALLIATIVE VOL.18 n°1
Date de parution 02/2019
Numéro de page(s) p.33
Mots clés V ETHIQUE; SEDATION; RELATION DE SOIN
Résumé Les situations de fin de vie où une sédation pharmacologique est envisageable sont d’abord le lieu d’enjeux relationnels importants entre le patient, l’entourage et les soignants. Le respect de ces enjeux détermine la pratique. Deux formes de sédation sont ainsi distinguées. La sédation palliative s’inscrit dans l’anthropologie relationnelle des soins palliatifs. Elle vise le soulagement des symptômes et s’insère dans une dynamique qu’elle cherche à soutenir et non à évincer. Pour ce faire, elle respecte les principes éthiques de la médecine, à commencer par le principe de proportionnalité des soins à la maladie et aux symptômes. Dans cette perspective, la sédation constitue un outil thérapeutique précieux au service d’une prise en charge palliative globale et socialisée, et la relation soignante s’inscrit toujours dans le cadre de l’alliance thérapeutique. À l’inverse, la sédation terminale s’inscrit dans la perspective technicienne et le cadre conceptuel de l’euthanasie. Elle vise une suspension de la conscience et précipite une rupture relationnelle, voire le décès. La sédation devient alors une simple procédure de déconnexion, une anticipation de la mort. La proportionnalité des soins n’est plus respectée. Une volonté de maîtrise et d’efficacité absolue sous-tend la pratique, ceci au prix de l’isolement et de la réification des personnes — depuis la dépersonnalisation du patient jusqu’à l’instrumentalisation des soignants. Sédation palliative et sédation terminale sont ainsi deux formes, deux modèles, qui guident la pratique dans des directions différentes. Il nous appartient d’essayer de toujours incarner la première le mieux possible.
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